Peintre, sculpteur et installateur, formé à Belgrade et à Düsseldorf, Jusuf Hadzifejzovic a derrière lui une liste impressionnante d’expositions tout autour du monde qui l’ont mené d’Afrique du Sud en Corée en passant par tous les pays européens. Artiste engagé, il n’a jamais hésité, même au plus fort des tensions interculturelles dans son pays, à témoigner de la situation économique et politique aux- quelles les populations locales avaient à faire face, même en allant en territoire “hostile” et le message a toujours réussi à passer. Aujour- d’hui, en pleine force de l’âge, son militantisme est toujours intact mais désormais tourné vers le soutien à la scène artistique dans son pays. Il a notamment monté “Charlama”, un grand centre artis- tique au centre de Sarajevo où se rassemblent artistes de la région et de nombreux plasticiens venus du monde entier. En 2011, après s’être concentré longtemps sur les installations, il décide de revenir à la peinture et il y prend, selon son propre aveu, énormément de plaisir. Ces traits de peinture qui courent sur la toile jusqu’à ce que la couleur soit épuisée, continués parfois par de nouveaux traits, se sont imposés telles des lignes de vie qui jouent entre elles avec insouciance et dont la vitalité est pourtant amenée à s’épuiser irrévo- cablement.