Salah Benjkan |
Né en 1968 à Marrakech, Maroc |
Longtemps obnubilé par l’approche figurative, Salah a produit des natures mortes, des fresques murales, des scènes de la vie quotidienne, des figures féminines, hilares ou sereines, prises constamment de face… produit par un geste franc, décidé, rapide, éraflant, qui s’interdit toute forme d’indécision ou d’hésitation; un geste virevoltant mais faussement aléatoire ou chaotique car mû par une construction picturale finement élaborée. C’est de proche en proche et en fréquentant in vivo le peintre espagnol Miguel Angel Esteve Jeronimo à Elda, en Espagne, dès 1998, que Benjkan s’initia à la maîtrise de l’option abstraite. D’où son intérêt pour le paysagisme abstrait. Benjkan «artialise» le paysage en nous rendant autrement sensibles à la gravité de la balafre qui l’enlaidit et le défigure. Pas étonnant si la composition est sciemment contrastée, violemment tendue. Le paysage mis en oeuvre est diffracté sur l’épaisseur de la toile avec l’agilité d’exécution qu’on devine et qui est le propre même du style pictural de Benjkan. Transposé ainsi, le paysage devient un lieu de symbolisation dédié à l’ordre de la visibilité pure. Benjkan ne nous offre ni forêts ni montagnes, ni prairies ni champs, ni gués ni ruisseaux. Seul l’ordre visuel prime. |