Walter Barrientos |
Né en 1960 à Cusco . Pérou |
Quand Walter Barrientos entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Lima, il existe une vieille lutte des classes entre la peinture, aristocratique dans son geste, et la gravure, roturière et laborieuse. Il peint mais il est irrémédiablement attiré par la gravure. Il y trouve une matérialité forte et charnue, la gestuelle musclée du sculpteur associée aux couleurs du peintre. Plus encore, souligne celui qui fut simple paysan avant d’intégrér l’Ecole des Beaux-Arts “en gravant, je reviens à une exploration délaissée il y a maintenant plus de quinze ans au Pérou. Je retrouve les gestes, non de l’artiste mais du travailleur de la terre: j’entame des sillons, je déracine, je désherbe,...” Les effluves mexicaines l’inspirent : danses macabres et «calaveras» traversent régulièrement son oeuvre. Lorsque l’Ecole manquait de métal pour la gravure, Barrientos avait pris l’habitude de se fournir aux puces et autres marchés modestes, à la recherche de surfaces froissées, de cartons industriels, de cartes défraîchies,… Aujourd’hui encore, ses matrices naissent du rebut. Barrientos traite la gravure comme un équarissage. Il a délaissé les acides pour des modelages plus amples, préfèrant l’imprégnation à la brûlure. Herbes, pierres, farines, sables et papiers deviennent un tissage presque magique qu’il traite en sculpteur comme si l’acte de graver était, pour lui, la recherche d’un sens englouti. |